Les nouvelles exigences du RSA : Comprendre les obligations d’activité requises

Depuis le début de l'année 2025, les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active doivent désormais justifier d'un engagement hebdomadaire en activité pour maintenir leur allocation. Cette réforme, présentée comme un soutien renforcé vers l'emploi, soulève des questions sur la nature de ces heures d'activité et leur impact sur les bénéficiaires.
Une refonte redéfinissant le RSA
Jusqu’à présent, toucher le RSA ne nécessitait aucune obligation particulière en termes d’activité. Alors que les bénéficiaires étaient encouragés à chercher un emploi ou à suivre un accompagnement, seul un pourcentage limité était inscrit à France Travail (ex-Pôle emploi).
Avec la réforme en cours, l’inscription devient automatique et un « contrat d’engagement » est introduit. Ce contrat spécifie les actions obligatoires que les bénéficiaires doivent entreprendre : formations, ateliers CV, stages, immersions en entreprise, etc.
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a souligné que ces 15 à 20 heures ne seront pas systématiques pour tous. Certains, plus proches du marché du travail, auront un suivi moins intensif, tandis que d’autres, plus éloignés de l’emploi, bénéficieront d’un accompagnement plus soutenu.
L’objectif principal est de favoriser le retour à l’emploi et de prévenir l’exclusion sociale.
Des données encourageantes, mais des coûts d’accompagnement élevés
Les résultats de l’expérience menée en 2024 sur 70 000 personnes dans 49 départements sont prometteurs : 54 % des participants ont retrouvé un emploi, dont certains de manière durable. Cette initiative a également renforcé la confiance en soi et la capacité à envisager une carrière professionnelle.
Cependant, cet accompagnement représente un coût significatif : entre 600 et 1 200 euros par bénéficiaire, pouvant atteindre jusqu’à 4 000 euros pour les situations les plus complexes.
Bien que cela implique une dépense considérable pour l’État, cette dernière pourrait être compensée par une réduction à long terme du nombre de bénéficiaires si le programme s’avère efficace.
Une mesure sujette à controverse
Malgré son objectif louable d’insertion, certains critiquent la complexité administrative excessive de cette réforme. La nécessité de justifier ces heures risque de compliquer la gestion du RSA et de fragiliser la relation de confiance entre les bénéficiaires et les organismes sociaux. Certains allocataires, découragés, pourraient même renoncer à leur allocation par crainte des contraintes administratives.
Un autre point de discorde concerne la nature des activités exigées. Ces 15 à 20 heures ne sont pas destinées à être du travail non rémunéré, mais plutôt un accompagnement vers l’emploi. Cependant, il existe des inquiétudes quant à un éventuel risque d’exploitation déguisée, notamment si des stages non rémunérés ou des missions en entreprise deviennent une condition implicite pour bénéficier de l’aide.
Vers une nouvelle approche du RSA ?
Cette réforme marque un changement majeur dans la conception du RSA, le transformant en bien plus qu’une simple assistance financière : il devient désormais un dispositif d’insertion structuré et encadré.
Il reste à voir si cette nouvelle approche favorisera effectivement un retour durable à l’emploi pour les bénéficiaires, ou si elle engendrera plus d’exclusions qu’elle n’en résout.
Et vous, pensez-vous que cette réforme représente une avancée ou une contrainte supplémentaire pour les bénéficiaires du RSA ?