Votre oreiller est-il trop humide ? Ce que ce détail nocturne révèle sur votre santé
Si vous vous réveillez régulièrement avec l'oreiller mouillé, ce phénomène apparemment banal mérite votre attention. Chez l'adulte, une salivation excessive pendant le sommeil peut constituer un signal d'alerte que votre corps vous envoie.
C’est l’expérience qu’a vécue Xiao Liang, 25 ans, programmeur en Chine.
Épuisé par ses longues journées de travail et ses sessions de jeux vidéo nocturnes, il a constaté une augmentation de sa salivation pendant ses moments de repos. Gêné par cette situation, il a finalement pris la décision de consulter un spécialiste.
Un examen scanner a révélé un diagnostic surprenant : obstruction partielle des vaisseaux sanguins cérébraux. Grâce à cette détection précoce, il a pu éviter des complications graves comme un infarctus ou une hémorragie cérébrale.
Son histoire nous rappelle une vérité importante : une salivation nocturne excessive n’est pas toujours un phénomène anodin.
Comprendre l’origine de la salive
Notre salive est produite par les glandes salivaires, qui forment trois paires principales dans notre bouche :
- Les glandes parotides, localisées près de nos oreilles,
- Les glandes sublinguales, positionnées sous notre langue,
- Les glandes sous-maxillaires, situées au niveau de notre mâchoire inférieure.
Ces glandes fonctionnent continuellement, même lorsque nous dormons. La salive maintient l’humidité buccale, participe à la digestion, nettoie nos dents et possède des vertus antibactériennes.
Un adulte en bonne santé produit généralement entre 1 et 1,5 litre de salive quotidiennement.
Mais lorsque cette production devient incontrôlable durant la nuit, elle peut indiquer un déséquilibre sous-jacent.
Les raisons de la salivation nocturne

Plusieurs facteurs bénins peuvent expliquer ce phénomène :
- Dormir sur le ventre ou sur le côté, position qui favorise l’écoulement salivaire,
- Une fatigue intense, qui détend excessivement les muscles faciaux,
- Le stress accumulé,
- La respiration par la bouche (nez congestionné, apnée du sommeil, etc.).
Cependant, lorsque la salivation devient récurrente ou abondante, elle peut révéler un trouble médical nécessitant une attention particulière.
6 conditions médicales potentiellement liées

-
Problèmes dentaires et buccaux
Une gingivite, une pharyngite ou une infection maxillo-faciale peuvent stimuler excessivement les glandes salivaires.
Une mauvaise alignement dentaire, des prothèses inadaptées ou des dents qui bougent peuvent également contribuer à une hypersalivation.
Solution : consultez un dentiste pour identifier et traiter la cause mécanique ou inflammatoire.
-
Paralysie faciale
La paralysie affectant un côté du visage entraîne une perte de tonicité musculaire : la salive tend alors à s’écouler du côté affecté.
Si ce symptôme s’accompagne d’une déviation de la bouche ou d’une difficulté à fermer un œil, une consultation médicale urgente s’impose.
-
Reflux gastro-œsophagien (RGO)
Un excès d’acidité gastrique peut déclencher un réflexe de salivation accru.
Cette hypersalivation peut s’accompagner de sensations de brûlure stomacale, de douleurs thoraciques ou de remontées acides.
Solution : privilégiez des repas légers le soir et évitez de vous coucher immédiatement après avoir mangé.
-
Maladie de Parkinson
Chez les personnes atteintes, la déglutition devient problématique et la salive s’accumule dans la bouche.
Les atteintes nerveuses caractéristiques de cette pathologie accentuent encore la production salivaire.
Une surveillance médicale régulière est indispensable, car il s’agit d’un symptôme fréquent de la maladie.
-
Thrombose cérébrale
Un caillot obstruant les vaisseaux sanguins cérébraux peut altérer le contrôle neuromusculaire de la bouche et de la gorge.
Les signes avant-coureurs incluent : salive s’écoulant d’un seul côté, commissures labiales affaissées, difficulté à fermer complètement un œil.
Une urgence médicale absolue.
-
Artériosclérose (athérosclérose)
Une oxygénation cérébrale insuffisante due au rétrécissement artériel peut relâcher les muscles faciaux et perturber le mécanisme de déglutition.
Les personnes âgées, hypertendues, diabétiques ou présentant un cholestérol élevé doivent redoubler de vigilance.
Stratégies pour diminuer la salivation nocturne

- Modifiez votre position de sommeil : privilégiez le dos et utilisez un oreiller ergonomique adapté.
- Adoptez une hygiène bucco-dentaire rigoureuse : brossage deux fois par jour, rinçage après les repas, utilisation quotidienne du fil dentaire.
- Soyez attentif à vos médicaments : certains traitements peuvent augmenter la production salivaire. Discutez-en avec votre médecin avant d’envisager toute modification.
Pour conclure
Une légère salivation pendant le sommeil reste fréquente et généralement sans gravité.
Mais lorsque ce phénomène apparaît soudainement, devient asymétrique ou s’accompagne d’autres symptômes (fatigue inhabituelle, douleurs, asymétrie faciale), il devient essentiel de consulter un médecin sans tarder.
Parfois, un simple détail du quotidien peut révéler un problème de santé plus sérieux — et une consultation préventive peut faire toute la différence.