« Bonjour » en Flandre : un simple salut déclenche une tempête linguistique

Publié le 25 juillet 2025

En Belgique, un contrôleur de train francophone salue des passagers flamands d'un "bonjour" bienveillant. Ce geste anodin va pourtant provoquer une plainte officielle, ravivant les tensions historiques entre communautés.

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Quand la politesse froisse les sensibilités linguistiques

Contrôleur de train en Belgique

Ilyass Alba, chef de bord à la SNCB (l’opérateur ferroviaire belge), pensait accomplir un geste banal lors d’un trajet vers Vilvorde. Après son annonce en néerlandais – langue obligatoire en Flandre -, il ajoute un spontané « bonjour » en français. Ce qui semblait une marque de courtoisie va se transformer en incident diplomatique miniature.

Dans cette région où la législation linguistique est stricte, ce mot français, pourtant chargé de bonne volonté, est perçu par un voyageur comme une violation des règles. La suite ? Un dépôt de plainte pour un seul mot prononcé avec le sourire.

Une plainte qui fait tache d’huile

Clavier avec drapeaux linguistiques

La Commission permanente de contrôle linguistique (CPCL) a donné suite à cette plainte inhabituelle, rappelant que dans l’espace public flamand, « l’accueil client » ne prime pas sur le respect des textes. Une position qui a fait réagir le contrôleur sur les réseaux sociaux : « Où est passée la tolérance ? Un simple salut mérite-t-il vraiment une procédure administrative ? » Des questions qui ont trouvé un écho bien au-delà des frontières belges.

Le poids des mots dans un pays bilingue

Cette affaire dépasse largement le cadre ferroviaire. Elle plonge ses racines dans la fracture historique entre la Wallonie francophone et la Flandre néerlandophone. En Belgique, la langue n’est pas qu’un outil de communication – c’est un marqueur identitaire qui influence depuis toujours la vie politique et sociale.

Ce « bonjour » malheureux illustre parfaitement ces tensions latentes. Dans un système où chaque terme est régulé, la moindre déviation devient symbolique. Pourtant, Ilyass Alba n’avait aucune intention polémique – juste l’envie d’être accueillant envers tous les passagers.

Quand le bon sens triomphe de la bureaucratie

Train en gare en Belgique

Heureusement, la SNCB a clôt le dossier sans sanctionner son employé. Une décision apaisante, même si le débat continue d’agiter les esprits. Car cette histoire pose une question fondamentale : dans une nation où l’on traverse les régions linguistiques en moins d’une heure, faut-il vraiment bannir toute trace de l’autre langue ?

Et si, au contraire, ces petits mots de courtoisie devenaient des ponts culturels plutôt que des lignes de fracture ? Après tout, n’est-ce pas dans les gestes simples que se construisent les vraies relations humaines ?
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