Les bienfaits inattendus d’une pilule populaire contre le cancer

Publié le 12 mars 2025
MAJ le 9 avril 2025

Découvrez comment un médicament commun pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre la propagation du cancer. Une révélation surprenante qui pourrait révolutionner les traitements.

Une découverte fortuite aux implications majeures

À l’origine, l’aspirine n’était pas au cœur des préoccupations des chercheurs. Leur objectif premier était d’analyser les métastases, ces cellules cancéreuses qui se propagent dans le corps. Au cours de leurs expériences sur des souris, ils ont identifié un gène, ARHGEF1, qui joue un rôle essentiel dans l’activation des cellules immunitaires, en particulier les cellules T, ces gardiens du système immunitaire capables de repérer et d’éliminer les cellules cancéreuses.

Cependant, un élément intrigant a captivé leur attention : une molécule spécifique, nommée thromboxane A2 (TXA2), produite par les plaquettes sanguines, semble neutraliser ces cellules T, les empêchant d’attaquer les tumeurs. C’est là que l’aspirine entre en jeu. Ce médicament est reconnu pour bloquer la production de TXA2. En d’autres termes, il empêche les cellules immunitaires de se désactiver, leur permettant ainsi de continuer à combattre les cellules cancéreuses avant qu’elles ne se propagent.

Une action précise au moment opportun

Les chercheurs ont observé que les cellules cancéreuses sont particulièrement vulnérables lorsqu’elles quittent la tumeur initiale pour envahir d’autres organes. À ce stade, elles ne sont pas encore protégées par le bouclier qu’elles développent ultérieurement. C’est donc à ce moment crucial que l’aspirine pourrait jouer un rôle déterminant en entravant leur propagation.

Des recherches antérieures avaient déjà suggéré qu’une faible dose d’aspirine (entre 75 et 300 mg par jour) réduirait de 36 % le risque de métastases et de moitié la mortalité chez les patients dont le cancer reste localisé. Cependant, le mécanisme précis restait jusqu’alors inexpliqué. Cette récente étude apporte enfin des éclaircissements à ce mystère.

Une efficacité variable selon les types de cancers

Il semblerait que l’aspirine ne soit pas universellement efficace contre tous les types de cancers. Son impact semble plus marqué sur les adénocarcinomes, une catégorie de cancer courante comprenant notamment :
Le cancer colorectal
Le cancer gastrique
✅ Certains cancers du sein et du poumon

En revanche, son efficacité semble limitée pour d’autres types de cancers qui n’impliquent pas autant les cellules T dans leur processus de dissémination.

Prudence face à l’automédication !

Avant de songer à prendre de l’aspirine, il est crucial d’agir avec prudence. Bien que les résultats soient prometteurs, ils n’ont été confirmés que chez des souris jusqu’à présent. De plus, l’aspirine peut entraîner des effets secondaires graves, tels que des saignements, des ulcères ou un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux. Il est donc impératif de ne pas en consommer sans avis médical.

Des essais cliniques sont actuellement en cours pour valider ces résultats chez l’être humain et déterminer la dose optimale permettant de prévenir les métastases tout en minimisant les risques.

Vers une approche novatrice du traitement du cancer ?

Cette découverte pourrait ouvrir la voie à des traitements plus ciblés. Plutôt que de recourir à l’aspirine directement, les chercheurs envisagent de développer des médicaments qui ciblent directement TXA2 ou ARHGEF1, afin d’éviter l’inhibition des cellules immunitaires sans les effets indésirables associés à l’aspirine.

Si ces travaux de recherche aboutissent, ils pourraient révolutionner la façon dont nous prévenons la propagation des cancers. Cette avancée, bien qu’encore en phase de développement, laisse entrevoir un avenir prometteur dans la lutte contre cette maladie.

À retenir :
L’aspirine pourrait freiner la propagation de certains cancers en réactivant les défenses immunitaires.
Son efficacité repose sur l’inhibition du thromboxane A2 (TXA2), une molécule produite par les plaquettes sanguines.
Elle semble particulièrement efficace contre les adénocarcinomes (côlon, estomac, certains cancers du sein et du poumon).
Attention aux effets secondaires : il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant toute prise.
Des essais cliniques sont en cours pour confirmer ces résultats chez l’homme.

Une simple pilule pourrait-elle devenir un allié puissant dans la lutte contre le cancer ? L’avenir nous le dira !