Uriner sous la douche : une pratique déconseillée pour les femmes, selon une experte

Publié le 16 avril 2025

Ce réflexe anodin en apparence pourrait perturber l’équilibre intime féminin plus qu’on ne l’imagine. Une médecin spécialisée révèle les conséquences insoupçonnées de ce geste du quotidien, bien au-delà des simples considérations sanitaires.

Uriner sous la douche : une pratique écologique mais risquée ?

Personne sous la douche

De nombreuses personnes adoptent cette habitude par souci environnemental. Éviter une chasse d’eau permet effectivement d’économiser près de 6 litres à chaque fois. À l’échelle d’une année, cela représente une économie conséquente de plus de 2 000 litres par individu. L’impact écologique potentiel est indéniable si cette pratique se généralisait. Pourtant, les spécialistes mettent en garde contre ses effets insoupçonnés.

Le conditionnement pavlovien du cerveau

Femme se lavant les mains

La Dre Alicia Jeffrey-Thomas, experte en rééducation périnéale, alerte sur un phénomène de réflexe conditionné. À l’instar des chiens de Pavlov associant une cloche à la nourriture, notre cerveau peut créer un lien entre le son de l’eau et le besoin d’uriner.

Résultat ? Certaines personnes développent une envie soudaine dès qu’elles entendent couler un robinet, même avec une vessie presque vide. Ce mécanisme peut devenir particulièrement embarrassant dans les lieux publics ou lors de déplacements.

Impact sur la santé pelvienne

Posture de yoga

Pour les femmes particulièrement, uriner en position debout présente des risques. Cette posture empêche une relaxation complète des muscles pelviens. Conséquence : la vessie ne se vide pas totalement, favorisant ainsi les infections urinaires et les problèmes de continence.

Même la posture dite du « capitaine Morgan » (une jambe relevée contre le mur) ne permet pas une détente musculaire optimale pour une miction complète.

Le périnée : un ensemble musculaire fragile

Anatomie pelvienne

Ce groupe musculaire crucial soutient plusieurs organes vitaux dont la vessie, l’utérus et le rectum. Son affaiblissement peut entraîner divers troubles :

  • Problèmes de contrôle urinaire ou anal
  • Douleurs dorsales persistantes
  • Gênes lors des relations intimes

Des facteurs comme le vieillissement, les accouchements, certaines activités sportives ou l’obésité peuvent aggraver ces symptômes. Y ajouter une mauvaise habitude mictionnelle ne fait qu’accentuer les risques.

Conseils pour les situations urgentes

Posture accroupie

En cas de nécessité absolue, la spécialiste recommande d’adopter une position complètement accroupie. Seule cette posture permet une relaxation adéquate des muscles pelviens. Mais cette solution doit rester occasionnelle et ne pas devenir une routine.

L’aspect hygiénique à considérer

Bactéries au microscope

Bien que l’urine soit majoritairement stérile, elle peut contenir certains micro-organismes indésirables. L’environnement chaud et humide de la douche constitue un terrain propice à leur développement. Le risque n’est pas alarmant, mais mérite d’être pris en compte.

Un bilan mitigé

Balance décision

Si l’économie d’eau est réelle, est-elle suffisante pour justifier les risques potentiels pour la santé pelvienne, surtout chez les femmes ? La réponse semble négative. Lorsque cette pratique devient systématique, elle peut déséquilibrer le fonctionnement corporel.

Comme pour beaucoup de choses, la modération est clé. Il est essentiel d’être à l’écoute de son corps, d’adopter les bonnes positions et d’éviter les automatismes contre-productifs.

Le mot de la fin

Cette habitude apparemment pratique et écologique nécessite une réflexion approfondie. La santé ne devrait jamais être sacrifiée au nom de l’écologie. Pour ceux soucieux de l’environnement, il existe de nombreuses alternatives plus sûres et tout aussi efficaces pour préserver les ressources naturelles sans compromettre son bien-être physique.