Une mère surprise en découvrant un étrange phénomène en nettoyant la viande pour le dîner

Publié le 27 février 2025
MAJ le 9 avril 2025

Imaginez la stupéfaction d'une mère en préparant le repas familial, lorsqu'elle réalise que la poitrine de poulet se transforme en filaments semblables à des spaghettis. Sa découverte inattendue suscite des réactions partagées et des interrogations sur l'origine de ce mystérieux phénomène.

Le phénomène des irrégularités dans les filets de poulet, connu sous le nom de « spaghettisme », suscite une préoccupation à l’échelle mondiale. Selon Massimiliano Petracci, spécialiste en sciences et technologies agroalimentaires à l’université de Bologne, la majeure partie de la viande de volaille provient de génotypes développés par un petit nombre d’entreprises, ce qui explique la présence de ces anomalies en Amérique, en Asie et en Europe. En France, où la consommation de volaille a presque doublé au cours des quarante dernières années, l’escalope est le produit phare, favorisant la production de poulets à haut rendement en filets. Une étude de l’Inra présentée en 2019 établit un lien entre les pratiques d’élevage intensives et l’apparition de défauts dans les filets de poulet, tels que le « white striping » (stries blanches sur la viande), le « wooden breast » (texture dure), l' »Oregon disease » (aiguillettes vertes) et les filets « spaghettis » où les fibres musculaires se détériorent.

En France, une enquête menée en 2017 sur 123 lots a révélé que « 66% des filets présentaient le défaut de ‘white striping’ (dont 15% de manière sévère), 53% présentaient le défaut de ‘wooden breast’ (dont 22% de manière sévère) et 11% des filets étaient affectés par le défaut ‘spaghetti' », selon les chercheuses de l’Inra. L’incidence du problème des « aiguillettes vertes » était seulement de 0,33%.

Viande spaghetti : conséquence de l’élevage intensif

Autrefois, un poulet mettait plus de trois mois pour atteindre un poids d’abattage d’un peu plus d’un kilo. Aujourd’hui, il peut atteindre jusqu’à trois kilos en seulement 47 jours. Cette croissance rapide est rendue possible grâce à des sélections génétiques spécifiques et à une alimentation riche en calories pour maximiser la production de viande en un temps record. Cependant, cette croissance accélérée a des répercussions inattendues : les muscles des volailles, n’ayant pas le temps de se développer correctement, deviennent anormalement faibles, modifiant la structure des fibres musculaires et donnant cet aspect effiloché, similaire à des spaghettis.

Impact sur la santé et l’alimentation

Bien que la « viande spaghetti » ne présente aucun risque sanitaire avéré, elle soulève des interrogations sur la qualité nutritionnelle des produits que nous consommons. Une viande issue d’un élevage intensif peut contenir plus d’eau et moins de protéines qu’un poulet élevé dans de meilleures conditions. En outre, la question du bien-être animal, souvent reléguée au second plan dans ces pratiques industrielles, est également soulevée.

Pour les consommateurs, cet événement met en lumière l’importance de se questionner sur l’origine des aliments. La recherche de prix bas peut avoir un coût caché en termes de qualité et d’impact environnemental.

Alternatives pour une alimentation plus responsable

Face à ces constats, de plus en plus de personnes se tournent vers des alternatives plus éthiques. Privilégier des volailles élevées en plein air, certifiées comme le Label Rouge ou l’Agriculture Biologique, garantit non seulement une meilleure qualité de viande, mais aussi un respect accru des conditions d’élevage.

Certains consommateurs choisissent d’acheter leur volaille directement auprès de producteurs locaux, favorisant ainsi une agriculture plus durable et soutenant l’économie locale. D’autres optent pour une réduction de leur consommation de viande en intégrant davantage d’alternatives végétales dans leur alimentation.

Un avertissement sur notre système alimentaire

Au-delà de cet incident, la découverte de cette mère met en lumière un problème plus général : notre modèle alimentaire industrialisé atteint ses limites. La quête de productivité à tout prix entraîne des dérives qui affectent à la fois les animaux et la qualité de notre alimentation.

Plutôt que de céder à la panique ou aux idées préconçues, cet événement invite à réfléchir à nos choix de consommation. Se renseigner sur l’origine des produits, privilégier la qualité à la quantité et soutenir des modes de production plus respectueux sont des actions qui peuvent avoir un impact positif.

Il est peut-être temps de revoir nos habitudes alimentaires et de contribuer à un avenir plus responsable et durable. Après tout, ce que nous mangeons influence directement notre santé et celle de notre planète.