Infidélité : l’explication inattendue d’une thérapeute sur les relations qui s’étiolent

Publié le 23 juillet 2025

Et si la routine amoureuse était le véritable poison des couples ? Loin des clichés sur le manque d'amour, une spécialiste révèle comment l'habitude tue sournoisement la passion. Décryptage d'un phénomène relationnel méconnu.

Quand l’amour s’endort sans bruit

Après des années à accompagner des couples en crise, la célèbre thérapeute Esther Perel livre un constat éclairant : la distance affective naît rarement d’une absence de sentiments. Le vrai coupable ? L’engourdissement progressif du quotidien – cette « torpeur à deux » qui érode insidieusement la connexion. Pas de tempête, pas de reproches… juste une lente dérive intérieure.

Sa thèse bouleverse les idées reçues : bien souvent, on ne cherche pas ailleurs par manque, mais pour retrouver une part de soi envolée. Ce n’est pas l’autre qu’on fuit, mais l’impression d’avoir perdu sa propre vitalité.

Comment le confort tue le désir

Les années passent, les rituels s’ancrent : métro-boulot-dodo, les repas expédiés, les week-ends programmés à l’identique. Peu à peu, le couple se mue en binôme fonctionnel régi par des automatismes. La magie des débuts cède la place à une tendre monotonie.

Perel nomme ce processus « l’asphyxie tranquille » du désir, où l’on cesse de s’émerveiller devant son partenaire. On croit tout connaître de l’autre, on antiche ses réactions, on oublie de jouer. Paradoxalement, c’est l’excès de sécurité qui mine l’alchimie, bien plus que les conflits.

Réinventer la complicité au quotidien

La solution ? Briser la mécanique sans tout révolutionner. Pour la spécialiste, tout repose sur l’art de l’étonnement mutuel. Il s’agit de redécouvrir son partenaire comme au premier jour – avec ses zones d’ombre, ses contradictions, son irréductible singularité.

Elle préconise d’insuffler de l’imprévu dans le train-train : un dîner surprise, une confidence inédite, une activité décalée à tester ensemble. Ces micro-aventures partagées recréent l’excitation des débuts, ravivant la flamme là où la routine l’avait étouffée.

Aimer sans posséder

Autre piège identifié par Perel : vouloir modeler l’autre à son image. Une relation saine accepte les différences, les espaces individuels, les passions qui ne se recoupent pas. Le véritable amour célèbre l’altérité plutôt que de la gommer.

Plutôt que d’attendre un changement improbable, mieux vaut initier soi-même des gestes décalés : un mot doux glissé dans un sac, une attention incongrue, un regard neuf sur l’ordinaire. Ces preuves d’amour spontanées recréent un terrain propice au renouveau.

La quête ultime : se retrouver soi

Au final, le message de Perel résonne comme une évidence : quand on croit fuir son couple, c’est souvent une version assoupie de soi-même qu’on cherche à réveiller. La renaissance passe par une reconquête personnelle – réapprivoiser ses envies, ses rêves, son appétit de vie.

Rallumer la flamme ne demande pas de grands discours, mais des petits actes délibérés : un sourire complice, une écoute active, la volonté de perpétuellement s’étonner de celui ou celle qu’on croit si bien connaître. Car l’amour durable est un jardin qu’il faut cultiver chaque jour, jamais acquis.